J6-J7: Samedi / Dimanche.
Et c’est parti pour le week-end, dernière ligne droite de ce festival. Et quoi de mieux pour l’entamer qu’un nouveau passage par un spa ? C’est donc sur celui de Széchenyi que nous jetons notre dévolu, l’endroit nous ayant été vivement conseillé par les locaux et les habitués du festival. Et lorsqu’on arrive sur place, on comprend très vite l’origine de cette réputation. Pour faire simple, l’endroit ressemble plus à un monument historique qu’à un spa. Moulures, peintures, architecture… Tout est là pour dépayser le client pendant qu’il profite des multiples bassins (chauds, frais, à bulles, à courant…), saunas et autres hammams. En prime, l’endroit étant rempli de jeunes, tant locaux qu’étrangers (merci le Sziget), les mateurs seront aux anges.
Passé cet instant détente où mon collègue a même trouvé le moyen de piquer des roupillons dans les différents bassins (merci la soirée de la veille), direction la sortie et le festival en faisant un petit détour touristique. Au programme, les environs de la Place des Héros où l’on trouve autant un sympathique parc avec son grand bassin qu’une séance d’entrainement d’arts martiaux en plein air (vu le look costard/cravate de certains des participants, on soupçonnera cette séance d’être un entrainement secret pour Agents Smith). Quant à la place et ses multiples statues, il faut bien avouer que l’ensemble mérite le détour.
Retour sur le festival à 18h30, juste à temps pour enfiler des vêtements adéquats pour une animation que nous attendions avec impatience: la Color Party. Pour expliquer brièvement le concept, vous connaissez les Color Run (ces marathons où l’on se jette de la poudre de couleur à la figure) ? La Color Party, c’est pareil, mais avec de la musique et de la danse au lieu du marathon. Et la piste de disparaitre dans un épais nuage multicolore lorsque les organisateurs donnent le coup d’envoi, les centaines des festivaliers déversant allègrement leurs sachets de poudre dans les airs au point d’en cacher tout rayon de soleil pendant quelques secondes. Et lorsque la lumière réapparait enfin, le spectacle des festivaliers repeints des pieds à la tête et dansant comme des dératés vaut largement le coup d’oeil.
Bref, un excellent moment, et une excellente introduction au concert de Madness qui fait danser la foule dans une ambiance jazzy et très bon enfant, tranchant radicalement avec le “vif” des concerts comme Blink et Ska-P. Pour nous, l’un des meilleurs concerts de ce festival. Pour la suite, on retrouvera ce fameux côté “vif” de la foule avec le concert de The Prodigy qui enflamme les festivaliers et déclenche la valse des pogos, circle pit et autres braveheart. La routine, quoi. Par contre, on appréciera d’être bien placés pour l’occasion, les responsables de la captation vidéo ayant choisi d’appliquer un hideux filtre 16mm noir et blanc à l’image. Les spectateurs lointains comptant sur les écrans pour suivre le concert ont dû apprécier… On enchaine avec le concert des Crystal Fighters sous le chapiteau A38, toujours aussi peu pratique pour accueillir les foules, puis ce sont les mixs francais, belges et allemands de la World Stage qui rythmeront la fin de notre soirée, et amorceront le début de la dernière journée de ce Sziget 2014.
Une dernière journée qui commence avec les au-revoirs à nos deux compères de festoche, alias Matt et Nicoz, qui reprennent l’avion en ce début de journée. Ils manqueront pour l’occasion les concerts de Outkast et surtout Calvin Harris, mais une dernière tournée de Palinka Toï-Toï (palinka + sirop de bleuet) devrait aider à faire oublier ce fail. Les au-revoirs effectués, c’est la suite et fin de la quête des tampons du passeport du Sziget qui occupera une bonne part de notre après-midi. L’occasion de découvrir des animations comme l’Ability Park (qui nous met dans la peau d’une personne en situation de handicap) ou un bâtiment dédié aux records de rapidité pour finir un Rubik’s Cube (la vitesse de certains participants a d’ailleurs de quoi vous décrocher la mâchoire). Puis vient l’heure des derniers concerts de la journée – et du festival. A commencer par Outkast, dont les “Mrs Jackson” et “Hey-Yah” ont rythmé pas mal d’adolescences, et dont votre serviteur attendait beaucoup. Au final, ce concert aura laissé un goût mitigé puisque si les deux titres précités (heureusement tôt dans le show) ont créé le plaisir escompté, le reste de la playlist aura malheureusement confirmé qu’apprécier certains titres ne signifie pas apprécier l’ensemble de l’oeuvre du groupe. Les goûts et les couleurs, en somme. Pour la peine, je déserte Outkast en compagnie de nos compères belges tout juste retrouvés dans la foule, et les accompagne jusqu’à un concert aux accents Irish qui fait chaud au cœur. On enchaine avec un détour sur la scène du World Village avec son groupe de musique locale très sympathique.
Puis vient l’heure du dernier gros morceau de ce festival: Calvin Harris. Difficile de décrire ce concert autrement que par un mot : spectaculaire. Avec son statut de concert de fermeture, Calvin Harris avait un sacré couperet au-dessus de la tête, mais le résultant se révèle vite au-delà des espérances: distribution de bâtons lumineux multicolores, lasers, jeux de flammes… Le Sziget met décidément les grands moyens pour ce final au rythme endiablé, où sons et lumières s’entremêlent pour un résultat entrainant et exaltant, jusqu’à un feu d’artifice final qui pourrait donner des leçons à certains 14 juillet. Et il n’est encore que 23h ! La suite de la soirée se déroulera dans un bar de plein air, au rythme de standards musicaux sur fond de projections d’animés de Tom & Jerry. Une excellente fin de soirée où, malgré le froid, tous les esprits sont plus que jamais à la fête (et où on lit avec amusement dans certains regards la frustration de ne pas avoir “choppé” de tout le festival) et où on se dit étrangement dans sa tête que malgré les différents points noirs d’une semaine de camping (hygiène, inconfort, froid…), le Sziget risque bien de nous revoir l’année prochaine !