Jour 1
Un an après l’édition 2014, nous voici de retour aux Solidays pour le premier jour de cette édition 2015. Cela fait une année, mais il suffit de quelques minutes, à l’approche de l’hippodrome de Longchamp, pour retrouver la première ambiance du festival : la foule. Comme à l’accoutumée, les Solidays attirent leur monde, avec ce que cela impliquent de files d’attente impressionnantes, de revendeurs (ou acheteurs) à la sauvette et autres festivaliers profitant du soleil et de l’herbe autour de l’enceinte pour prendre l’apéro avant d’entamer les festivités. Au vu de ce spectacle, pas de doute : les Solidays sont bel et bien de retour !
Alors que nous pénétrons, l’ami Nicoz et moi, dans l’enceinte du festival aux alentours de 19h, nous entamons notre périple de trois jours par un petit tour sur la scène du César Circus où se produisent les toulousains de Kid Wise. L’ambiance est là, autant sur scène que dans une foule déjà déchainée par le son pop empreint de l’univers un brin punk par le groupe. Toutefois, nous faisons une infidélité aux frenchies afin de découvrir leurs confrères des Palma Violets, jouant au même moment à l’autre bout du festival. Nous n’aurons malheureusement le temps d’assister qu’à leur final. Un instant bref qui n’empêche pas leur musique dans la veine du rock anglais de faire son petit effet, rappelant la dynamique de The Subways que nous avions découvert en concert il y a peu.
Le concert fini, nous faisons un petit crochet par le village des associations où de nombreuses animations sont installées. Parmi elles, nous nous laissons tenter par l’initiation aux premiers secours proposée par la Croix-Rouge. L’occasion d’une sympathique demi-heure où la théorie se mêle à la pratique, le tout dans la bonne humeur. N’étant pas familiers (à notre grande honte) des premiers secours, il va sans dire que cette initiation était particulièrement enrichissante, au point que l’on regrette qu’elle ne soit pas encore obligatoire pour l’ensemble de la population, et pas seulement pour les collégiens/lycéens. Passé cette initiation, qui se sera d’ailleurs faite près de la scène Paris et de la douce voix d’Izia, nous enchainons avec un petit moment auprès des sympathiques coachs sportifs venus prêter main forte à l’une des associations. L’occasion d’une séance d’exercice qui nous confirmera que oui, il faut vraiment que nous nous remettions au sport !
Quittant le village des associations, nous nous dirigeons vers le Dôme où se produit Caravan Palace. Un concert indéniablement pêchu, mené par une chanteuse en mode Lapin Duracell qui gambade sur la scène et plaisante même avec le public. On regrettera tout de même un mixage sonore qui laisse à désirer, privilégiant les basses et l’électronique au point de gommer la finesse des sonorités jazzy que les musiciens nous offrent, et même parfois la voix de la chanteuse. Dommage, mais le concert a fait son effet et c’est avec plaisir que nous redécouvrirons le groupe dans leur version CD à la sortie du festival.
Mais on danse, on danse et l’air de rien, le temps passe. Nicoz souhaitant découvrir le concert de The Avener, nous profitons de l’heure qui nous en sépare pour nous remplir l’estomac. Comme l’an dernier, c’est sur le stand argentin que nous jetons notre dévolu, avec à la clé une légère déception (viande salée jusqu’à l’écœurement dans un cas, quasi crue dans le second). Sans doute sommes-nous mal tombés puisque depuis l’an dernier, ce stand était assurément un de nos meilleurs souvenirs culinaires de festival. Notre repas se sera fait au son de Asaf Avidan, dont nous avions entendu parler sans jamais vraiment prendre le temps de l’écouter. Et bien clairement, la claque a été au rendez-vous tant l’originalité de sa voix et de son univers est assortie d’une générosité étonnante sur scène. Nous regretterons même de ne pas en avoir vu davantage.
Comme prévu, nous nous déplaçons vers le Dôme et The Avener qui rassemble une foule étonnante, laquelle semble en terrain connu si l’on en juge par les cris et les déhanchements qui débutent dès les premières notes pour ne jamais vraiment s’interrompre durant le concert malgré un mixage un brin trop sage au regard de l’énergie véhiculée par la musique. Cela n’empêche pas le concert d’être un très bon moment, et une très bonne mise en bouche pour le gros morceau de la soirée : le concert de Paul Kalkbrenner.
Avant cela, nous passons devant la boutique des Solidays où la joyeuse bande du staff offre aux festivaliers un bon petit Shakira des familles sur lequel tout le monde se laissent embarquer en attendant le concert. Un excellent moment de danse et de déconne entre inconnus, l’ambiance Solidays est bien là ! Puis arrive enfin sur scène Paul K, qui attire une foule encore plus impressionnante que The Avener (logique vu la taille de la scène). Et comme à l’accoutumée, celle-ci ne tarde pas à se déchainer dans la joie et la danse dès les premières notes. Nicoz se laisse à son tour embarquer et finit bientôt par se déhancher avec une énergie telle qu’elle en ferait pâlir plus d’un. Le show dure plus longtemps qu’à l’accoutumée (une heure et demi contre une heure habituellement) et cela n’est pas pour déplaire les festivaliers qui ne semblent à aucun moment rassasiés. On les comprend tant Paul K, l’air sérieux derrière ses platines, développe un univers et un rythme auxquels il est difficile de rester insensible.
Le concert achevé, nous faisons un bref passage vers l’univers hauts en couleurs de Madeon avant de tester (à nouveau pour moi, pour la première fois pour Nicoz) l’univers du Silent Disco. Pour les néophytes, il s’agit d’une expérience proposant d’entrer sur la piste de danse avec un casque sur les oreilles, ce dernier permettant de switcher entre les mixs de deux DJ différents, présents sur scène. L’expérience étant à la fois de danser au milieu de la foule sans savoir ce que les autres écoutent de leur côté, mais également, l’espace d’un instant, de retirer le casque et d’observer une foule se déhancher dans un silence total. Une expérience vraiment mémorable, à laquelle l’ami Nicoz adhère illico, oubliant les quelques doutes qu’il avait sur le sujet avant de s’y essayer. Après un long moment de Silent Disco et une pause-thé à la menthe, il est désormais 3h du matin. L’heure de rentrer si nous voulons survivre aux deux prochains jours. Bonne nuit les Solidays !
Jour 2
Une bonne, mais trop courte nuit de sommeil plus tard, nous voici de retour à l’hippodrome de Longchamp. Pour cette seconde journée, mon confrère Nicoz m’ayant lâchement abandonné, c’est ce cher Toinou qui assure la relève pour la journée. Une belle occasion pour lui puisqu’il s’agira de son premier Solidays. Pour cette journée de samedi, nous visions une arrivée vers 17h pour profiter d’une partie du concert aux accents reggae de Vanupié, dont votre serviteur a pu maintes fois profiter lors de ses trajets dans le métro. Malheureusement, ce n’est qu’à 18h que nous avons enfin pu entrer dans l’enceinte du festival. Un brin déçu, nous en profitons pour offrir à Toinou un tour d’horizon du festival avant de nous poser face à la scène Paris pour profiter de la fin du concert de l’Orchestre National de Barbès et son mélange de sonorités très sympathique.
Nous enchainons avec la scène Bagatelle où se produit la bande de The Vaccines, un groupe de rock anglais dont le dynamisme fait rapidement effet sur la foule et sur nous-même si bien qu’il ne faut que quelques instants pour les déhanchements commencent. Une très belle entrée en matière pour cette seconde journée, que nous poursuivons avec le groupe australien de Xavier Rudd. Si le look improbable du leader fait son petit effet (mention au chapeau !), ce sont surtout les sonorités qui interpellent. Mêlant des musiciens et des instruments de tous les horizons, son univers aux accents folk ne laisse clairement pas indifférent, respirant la sincérité de bout en bout. Une très belle découverte à laquelle les festivaliers ne sont pas insensibles si l’on en juge par les corps qui se dandinent au gré de la musique comme des drapeaux au gré du vent.
Disposant d’une brève demi-heure avant le concert d’IAM, nous marquons une pause-repas avec d’un côté un riz à l’éthiopienne (toujours aussi fameux !) pour ma part et un cornet de frites pour mon compère, le tout dégusté dans un salon en plein air fait de palettes de bois assemblées en fauteuils et placées en cercle avec en leur centre un immense globe terrestre. Une déco atypique qui fait plaisir.
L’estomac rempli, nous nous dirigeons vers la scène Paris où se produit le premier « gros » morceau de la journée, à savoir IAM. Passé la preuve que votre serviteur commence déjà à fatiguer après un jour et demi de festival (confondre IAM et NTM : check !), le concert débute pour le plus grand plaisir d’une foule électrique qui se déchaine au rythme de ces titres dont beaucoup ont traversé les générations. Ca danse le MIA ici, ça danse le MIA là et partout, les festivaliers s’en donnent à cœur joie en bondissant comme des cabris ou en chantant en synchro avec le groupe. Clairement, que l’on soit fan ou non du groupe ou du rap, nul doute qu’un concert d’IAM fait son effet !
Le concert achevé, je profite de la petite heure qui nous sépare de Die Antwoord pour faire découvrir le Silent Disco à l’ami Toinou. Le bougre s’attendait à une simple discothèque passant un seul choix de titres présélectionnés dans le casque, la surprise est donc bien présente lorsqu’il enfile son casque et découvre la vraie définition du Silent Disco. En prime, nous aurons l’occasion de discuter avec l’un des membres de l’équipe proposant cette expérience, l’occasion d’apprendre avec bonheur que le Silent Disco, contrairement à ce que votre serviteur avait compris jusqu’ici, n’est pas une exclusivité des Solidays, mais arpente de nombreux autres festivals. Vous aurez donc de grandes chances de les croiser ici ou là et si tel est le cas, on vous le redit : n’hésitez pas, foncez !
Mais on danse, on danse et l’air de rien, l’heure s’est déjà écoulée. Le temps de retrouver nos amis Yoan et Aleks, venus exprès pour Die Antwoord, et nous nous dirigeons vers la scène Paris pour découvrir ces derniers. Pour les néophytes du groupe, il y a de fortes chances que vous ayez découvert une partie de leur univers dans le récent film Chappie de Neill Blomkamp, où l’univers si particulier du duo/couple trustait une large part du métrage. Comme on pouvait s’y attendre, le concert est dans cette même veine, offrant un véritable show où se mêlent jeux de costumes, de masques et de lumière, le tout au rythme des sonorités mêlant rap et électro avec cette petite étincelle si caractéristique du groupe. « Ugly boy » fait son petit effet sur votre serviteur tandis que c’est « I’m a Ninja » qui aura les faveurs de Yoan et Aleks.
Et c’est après ce concert ainsi qu’une bonne heure supplémentaire à flâner au rythme des différents mix et d’une foule électrique que cette seconde journée prend fin pour nous. Bonne nuit et à demain pour la troisième journée des Solidays !
Jour 3
Et c’est une journée bien remplie qui nous attend en ce dimanche. Remplie non pas de concert (dernier jour oblige, le festival se clôturera à 23h au lieu de 5h), mais de festivaliers. En effet, alors que je retrouve mon compère Nicoz, nous nous étonnons tous les deux de la foule impressionnante qui peuple l’hippodrome pour ce dernier jour de festival. Peut-être est-ce une illusion d’optique, mais nous avons bel et bien l’impression que la fréquentation a doublé entre les deux premiers jours et ce dimanche.
Mais revenons à nos concerts, à commencer par celui de Damian « Jr Gong » Marley. N’étant pas familiers de l’univers du fils de Bob Marley, nous ne savions guère à quoi nous attendre, craignant même de n’avoir affaire ici qu’à un banal « fils de » comme il en fleurit un peu partout depuis des lustres. Grossière erreur de notre part tant les premiers instants du concert confirment que Damian Marley a su bâtir sa propre identité musicale et surtout ne manque pas de talent. Mêlant reggae et hip-hop avec une réelle maestria, il ne lui faut que quelques minutes pour faire danser les milliers de festivaliers réunis face à la scène. Le genre de spectacle qui confirme si besoin que l’on tient là l’un des grands moments du festival. Et en forme d’hommage à la fois espéré et inattendu, Jr Gong nous gratifie même d’une reprise de One Love et de Get Up Stand Up qui enflamment littéralement la foule en même temps qu’elles font chaud au cœur. Un très beau moment, tout simplement.
Alors que nous espérions enchainer avec le concert de Chinese Man, la majorité des festivaliers se sont passés le mot si bien que l’accès à la scène Bagatelle se transforme rapidement en mission impossible. Un souci qui ne sera pas sans rappeler le mauvais souvenir du concert de Stromae lors du Sziget 2014. Un peu dépité de manquer ce concert, nous décidons de nous consoler en allant nous placer aux premiers rangs pour le prochain show, à savoir Zebda précédé d’une Color Party.
Color Party, kézako ? Pour les néophytes et/ou ceux qui n’auraient également pas lu notre live-report du Sziget 2014, vous connaissez les Color Run ? Ces courses où les concurrents finissent couverts de poudre de couleur. Et bien remplacez la course par la musique et la danse et vous obtenez une Color Party. Si l’an dernier nous avait donné un excellent aperçu de la chose, les Solidays ont réussi à mettre la barre encore plus haute puisque sitôt le décompte écoulé, c’est une véritable avalanche de couleur arc-en-ciel qui s’abat sur nous au rythme de festivaliers déchainés par la danse, la musique et l’euphorie. Inutile de dire qu’après la déception de manquer Chinese Man, cette petite expérience a tôt fait de nous redonner des couleurs. Dans tous les sens du terme, puisque c’est littéralement repeint des pieds à la tête que nous finirons la journée. Mais attendons un peu, la journée n’est pas finie et se poursuit avec Zebda.
Habitué du festival où il s’était déjà produit par le passé, le groupe toulousain n’a pas failli à sa réputation en nous offrant un show à la fois sincère et bon enfant, alternant valeurs sûres et festives (« Tomber la chemise » fait toujours son petit effet) et hommages plus appuyés, mais toujours sincères. En outre, il est amusant de noter que si le nom du groupe se perd un peu pour les nouvelles générations de festivaliers, leurs chansons font toujours autant partie de l’inconscient collectif et donnent toujours autant envie à la foule de danser.
On enchaine avec la dernière partie du concert de Lilly Wood & The Prick, dont le mélange de sonorités pop, folk et électro est un véritable enchantement autant pour les oreilles que pour le reste du corps qui ne tarde pas à suivre. Puis vient le dernier morceau de ce festival 2015 : The Parov Stelar Band !
Nicoz et moi l’avions déjà découvert il y a quelques mois au Zénith, mais le redécouvrir dans l’ambiance électrique d’un concert de clôture de festival est un véritable enchantement. Rappelant par de nombreux aspects les sonorités de Caravan Palace, Parov Stelar Band aura toutefois bénéficié d’un bien meilleur mixage que ces derniers pour son concert. Ici aussi, on alterne électro et instruments jazz classiques, mais cette fois, tous les aspect du concert sont retranscris sur un pied d’égalité permettant à chaque membre du groupe de s’en donner à cœur joie et surtout, aux festivaliers de mieux les savourer. Et pour ça, la foule ne se fait pas prier puisque comme pour Damian Marley, c’est l’ensemble de tous les festivaliers qui se retrouve rapidement en train de danser comme des dératés au rythme du Band. Un véritable spectacle qui fait assurément plaisir au groupe qui nous gratifie ainsi de plusieurs rappels afin de clore comme il se doit cette édition 2015. Une édition qui aura à nouveau battu le record de fréquentations (plus de 180 000 festivaliers contre 175 000 l’an dernier – il va falloir agrandir le festival si ça continue ! ^^ ), qui aura permis de rassembler 2,6 millions pour la lutte contre le SIDA et qui, à nous autres rédacteurs, nous aura gratifié de la joie de rentrer repeints des pieds à la tête sous le regard amusé des passants. Si avec ça, on ne leur donne pas envie de tenter l’expérience Solidays l’an prochain…