De retour au Stéréolux pour une soirée black métal francais avec les groupes Les chants de Nihil, Decline of the I et en apothéose de la soirée le groupe nantais Regarde les hommes tomber.
La soirée débute avec Les chants de Nihil, depuis 2007 et ses terres bretonnes le groupe officie dans un style black métal tantôt mélancolique et introverti, tantôt furieux et déluré.
Débuté sous la forme d’un duo expériemental mené par Jerry, le groupe évolue au fil des cinq albums déjà sortis pour construire et étoffer son propre univers décadent, quelque part entre la grandiloquence d’Emperor et celle de feu-Anorexia Nervosa.
Tout cela dans la langue de Molière et avec un remarquable souci du détail et de l’orchestration.
Decline of the I est un groupe parisien pratiquant un post black métal sombre, comme une bête méchante et sale, sournoise, qui n’hésite pas à revêtir des atours dépressifs. De bout en bout, leur musique nous enveloppe d’un voile poisseux de mal-être qui nous colle à la peau.
Les changements de rythmiques sont continuels et contribuent à entretenir un sentiment d’instabilité et d’inconfort.
Les longs titres serpentent insidieusement au rythme de riffs froids et malsain que n’aurait pas renié Mayhem . Une musique noire et ténébreuse mais avec beaucoup de touches de modernité ( electro,trip hop, ambient), un post black aux relents indus saisissant.
Visions de cauchemar, modernes Babylones en flammes, cabalistiques pentacles parcourus d’obscurs glyphes comme autant de funèbres augures, lugubres accords montant du lit putréfié de l’implacable Styx, fini la rigolade. Bon en même temps quand il s’agit de black métal on comprend d’emblée que l’on n’est pas là pour fabriquer des colliers de nouilles.
Dans le genre Regarde les hommes tomber,se distingue et ce depuis son concert liminaire et instrumental au Ferrailleur en 2012, mêlant sludge, hardcore et doom à son black métal déjà redoutable.
Le combo nantais crée une couleur sonore particuière dense, cohérente et toute personnelle; un chaos organisé et terriblement efficace, où domine une mélancolie poisseuse, percée de hurlements, comme un étouffant et dantesque fracas.
Pour rappel, le groupe avait occupé le Stéréolux le temps d’une résidence afin de préparer le live de leur nouvel album ASCENSION en 2020 juste avant le report de Release party prévu à la base le 21 mars 2020 mais qui aura bien lieu en ce soir du 26 Novembre 2021.
Dés le début, l’aménagement de la scène nous met dans l’ambiance, une scène sombre éclairée par deux candelabres, les musiciens nous apparaissent grimés de noir sur le visage et T.C. Démarre le show à genou et enroulé dans une cape noire.
Ce soir le groupe est présent pour nous faire découvrir ou redécouvrir son dernier album Ascension qui est sorti chez Season of Mist pour la première collaboration du groupe avec cette maison de disque.
Ascension c’est aussi la fin du triptyque entamé avec les deux précédents albums Regarde les hommes tomber (2013) et Exile (2015).
Néophyte concernant la scène du black métal que je ne fréquente pas assez souvent à mon goût (mais cela va changer après cette soirée), je me suis pris un bolide à pleine vitesse en écoutant Regarde les hommes tomber.
Une mise en scène lugubre et un T.C. alternant entre growl et voix claire nous gardent dans cette ambiance sombre et en même temps mélodique, une sensation de puissance et de force ressort de cet album.
Malgré la durée de chaque morceau (autour de huit minutes), on ne voit pas le temps passer et je concluerai en citant les dernières paroles d’Au bord du gouffre qui résume parfaitement pour moi cet album:
Fuis la colère colossale
Face à l’abysse infernal
Ecoute les diables sombrer
Regarde les hommes tomber
Setlist:
L’Ascension
A new order
The renegade son
The crowning
Stellar cross
The incandescent march
Au bord du gouffre
The Punisher