Et de trois ! Après avoir enflammé le Zénith de Paris en mai dernier, puis la scène des Solidays fin juin, Rodrigo y Gabriela débarquait à nouveau au Zénith hier soir. Alors, toujours aussi bon la troisième fois ? Oui, cent fois oui !
L’avantage avec Rodrigo y Gabriela, c’est qu’à force de les voir sur scène, on finit par comprendre qu’on est jamais déçu. Mais si on ne les a jamais vu ? Aussi, pour l’occasion, votre serviteur avait entrainé avec lui l’ami Nicoz dont c’était quasiment le premier concert en salles avec le duo (lui aussi les avait brièvement découvert aux Solidays, mais un festival et une salle de concert sont difficilement comparables).
Passé une première partie qui marquait le retour de Øystein Greni, déjà présent au concert en mai dernier (merci le refrain « White Bird Flyin’ » qui me revient rapidement en tête), les hostilités ont enfin pu démarrer à cent à l’heure. Une habitude avec Rodrigo y Gabriela dont on continue à se demander à quoi ces deux-là carburent tant leur énergie semble quasiment inhumaine. C’est bien simple : entre elle qui sautille partout comme le lapin Duracel et lui qui joue les rock stars tout le concert durant, on ne voit plus qu’une explication, c’est qu’on a vraiment affaire à des aliens. Ou des dieux, plutôt, tant leur maitrise de la guitare et du spectacle relève du divin. Il suffit pour cela de voir la foule du Zénith s’enflammer dès les premières notes du concert : juste magnifique. Même l’ami Nicoz ne tarde pas à suivre le mouvement et à danser dans tous les sens au rythme des cordes et des percussions, une attitude qu’il conservera durant tout le concert. Une belle confirmation qu’il n’y a pas besoin de connaitre Rodrigo y Gabriela pour kiffer leurs concerts !
A noter que la plus grande crainte que votre serviteur avait concernant ce concert, c’était la redite. Il faut dire qu’après un concert en mai et les Solidays en juin, le duo avait fort à faire pour ne pas se répéter. Or, on l’avait déjà dit dans nos colonnes et on le répète plus que jamais : Rod y Gab sont avant tout là pour faire plaisir, autant à eux qu’à nous. Pour preuve, le duo s’empare très vite d’un micro et annonce la couleur : ce soir, ils vont jouer certaines chansons qu’ils veulent, mais également certaines que le public désire. Autant dire qu’à cette annonce, les titres de chansons ne tardent pas à affluer des quatre coins de la salle, le duo faisant évidemment un tri pour satisfaire le plus grand nombre, bien conscient que certaines chansons sont plus appréciées que d’autres. Toujours dans cette veine de proximité avec le public, on saluera l’ambiance détendue sur scène où un canapé était mis en place afin d’accueillir deux chanceux parmi le public qui ont pu savourer quelques chansons assis près des artistes. Sans doute le genre de moments dont ils se rappelleront toute leur vie !
Et que dire de ces instants où le duo fait revenir le chanteur de la première partie le temps d’une chanson pour un trio particulièrement réussi, ou encore de ces deux invités venus jouer avec Gabriela en hommage aux 43 étudiants mexicains disparus il y a peu. Aussi touchant que magique ! Deux qualificatifs qui s’appliquent également à une superbe reprise de With or Without You, de U2, où Rodrigo invite le public à chanter avec le duo pour un moment qui donne encore le frisson rien qu’en y repensant. Ca vaudrait presque sa reprise de Creep de Radiohead.
Mais on discute, on discute et voilà venue l’heure de conclure le concert. Et quoi de mieux pour cela que ce bon vieux Tamacun dont les premières notes enflamment le public au point de faire trembler la salle. Ça saute, ça danse dans tous les sens, et ça chante même à tue-tête au point de résonner dans tout le Zénith. Grandiose, tout simplement ! Merci Rodrigo y Gabriela !