Avant de donner leur concert le 08 avril 2015 à Nice (Live-report du concert de Fauve et Notre galerie de photos de Fauve), notre rédactrice Pascaline a eu l’opportunité de pouvoir s’entretenir avec les membres de fauve pour en savoir un peu plus sur eux.
MusiqueAlliance : D’où venez vous ?
Fauve : De partout même si tu prends ce que tu peux appeler le noyau de Fauve c’est très dispersé en fait, ce qui est sûr c’est qu’on s’est tous retrouvé à Paris où l’on habite aujourd’hui, y a des gens du collectif qui sont amis d’enfance qui se connaissent depuis qu’ils sont nés ou depuis 20 ans etc. après y a des Toulousains, des Normands, des Parisiens, des gens de Haute Savoie donc c’est très varié, dans le”recrutement” de fauve on a essayé d’aller chercher dans le meilleur des régions. (rires)
MusiqueAlliance : Est ce qu’on peut dire que c’est plus masculin que féminin ?
MusiqueAlliance : Comment vous allez chercher/recruter les gens dont vous avez besoin, est-ce des coups de cœur artistiques ?
C’est soit on a un besoin et est-ce qu’on connaît pas quelqu’un… c’est vraiment pas du recrutement genre tu compares les CV ou tu vas chercher le meilleur…tu vois c’est juste aller chercher celui qui est motivé, par bouche à oreilles ou alors par exemple on rencontre quelqu’un qui dit “nous on a une troupe de théâtre” on commence à délirer avec eux ou des mecs qui font des tags dans la rue du street-art, comme Paul et Rémi qu’on a rencontré il y a pas très longtemps et on leur avait dit si un jour on a besoin de vous on vous appellera, on aimerait bien développer votre truc et on utilisera votre talent et pour les Nuits Fauves on s’est dit pourquoi on leur proposerait pas de faire des fresques tous les soirs sur lesquelles les gens peuvent signer des trucs. C’est toujours “je connais un mec qui fait ça…” C’est toujours des gens qui sont en adéquation avec le projet “spirituellement parlant” qui comprennent nos idées, si le courant passe bien, qu’il y a le même état d esprit ça marche ! Il n’y a pas de recrutement papier (rires)
MusiqueAlliance : C’est déjà arrivé ?
Fauve :Non heu… Patrick Sébastien… (rires)
MusiqueAlliance : Je sais pas Benjamin Biolay, Johnny (rires) ?
Fauve :Je sais pas si on en est là que de se faire approcher par Benjamin Biolay quand même… On est pas du tout fermés, même en gardant un cercle restreint, national, réalisable tu vois…. évidemment on va pas se faire approcher par Pharrell ou je sais pas qui… Il y a énormément de chanteurs, de chanteuses, de producteurs de mecs qui écrivent ou font des instru… même en France qu’on respecte beaucoup et qu’on adore… se serait con de notre part d’ailleurs de dire nous on est fermés on marche tout seul et ça irait complètement à l’encontre du collectif ouvert qu’on essaye de défendre et de faire vivre depuis maintenant quelques années.
MusiqueAlliance : Ca serait beau de faire un parcours à la Shaka Ponk … eux aussi c’est une grande famille ?
Fauve :Ouais carrément
MusiqueAlliance : Vous dites souvent que vous êtes arrivés là par hasard, que vous n’en revenez pas, ce qui m’etonne car c’est si évident, je trouve ça touchant quand j ‘ai ouvert l’album de trouver comme une carte de visite qui dit merci, c’est original ! d’ailleurs je l’ai perdu…
Fauve :Ah je crois qu’on en a plus… C’est l’idée, quand on développait l’objet au début on se disait, comment continuer à intégrer les gens au projet et puis les remercier jusqu’au bout et on y a réfléchi, à part baisser les prix , de faire un CD, un vinyle qui est pas très cher d’ailleurs on s’est vachement battu pour et si en plus ils peuvent avoir une petite surprise tu vois un truc inattendu que tu reçois pas régulièrement ben ça peut être cool après t’as vachement de contraintes, faut que ça soit un truc qui soit plat qui puisse rentrer se glisser etc. on a mis des bracelets et puis dire simplement merci écrit à la main pas juste un truc écrit à l’ordi…
MusiqueAlliance : Je trouve que ça fait parti de votre identité c’était bien
Fauve :Carrément… (rires) non en fait merci (rires) c’était carrément bien pensé (rires)
MusiqueAlliance : Au niveau de la proximité, vous faites souvent de petites salles ou festivals, là on vous retrouve dans un lieu assez énorme, bon c’est pas la premiere fois… c’est quoi votre ressenti vous préférez quand c’est plutôt cocon, plus intime ?
Fauve : Ouais c’est difficile à dire là on est monté à Paris on a fait une série de dates on a fait l’Olympia qui accueille genre 2500 ou 2600 je crois et La Maroquinerie, La Flèche d’or qui font genre 300, 400 personnes un truc comme ça… nous on a le luxe d’avoir les 2, il y a des artistes, une fois qu’ils ont fait l’Olympia ben ils veulent faire plus que ça ou une fois qu’ils ont goûté au festival aussi… et nous ça nous fait un bien fou de revenir dans ces “petites salles” et on se dit à chaque fois qu’on en sort : c’est fou, il fait chaud les gens sont là, sur les côtés aussi, il y a une énergie différente ! Dans les zéniths c’est surprenant, c’est tout aussi chaleureux pendant les concerts et il n’y a pas cette drôle de distance qui peut y avoir dans les grandes salles d’habitude ! La communion reste la même. C’est très différent parce que ce qui nous soûle un peu c’est les barrières et maintenant ils en mettent partout, c’est obligatoire entre le public et la scène pourtant il y a une vrai interaction entre le groupe et le public et c’est pas froid du tout en fait, ya meme encore ce truc de famille alors certes très nombreuse pour le coup (rires) mais ça reste chaleureux.
MusiqueAlliance : Vous avez été repérés ou c’est vous qui êtes allés chercher des maisons de disque etc. ?
Fauve :On a été repéré par les gens… comme un accident… on a vraiment balancé le truc , la première chanson qui s’appelait Kané puis le clip ça faisait un mois qu’on bossait dessus au moins même si personne va écouter ça parce que c’est chiant et que c’est un mec qui parle de ses problèmes mais d’une façon imagé donc ça va intéresser personne et Saint Anne encore moins mais c’est juste oser faire le truc et ça existera sur internet et les gens qu’on soûle depuis quelques mois, nos potes, nos profs etc. ils verront que c’est disponible. En fait au début le truc s’est fait à Paris par le bouche à oreilles et c’est comme ça que les 2, 3 premiers concerts à La Loge, au Pop In, à L’international etc…. les gens sont venus spontanément nous voir et c’était rempli assez rapidement, les gens ont eu la curiosité de voir en live, sur scène ce truc un peu différent, bizarre et ensuite les maisons de disque ont pris le relais et se sont dit qu’il y a un truc qui se passe là.. mais ça s’est fait dans cet ordre là on a jamais envoyé de demo…le bon tremplin c’était les Inouïs de Bourges … et le lendemain on a commencé à avoir plein de contacts de RDV et voilà on etait flattés, curieux, excités, de rencontrer tous ces gens. La démo c’était pas l’objectif au début et puis on a pas eu le temps… c’est un truc qui nous a échappé ça faisait que 6 concerts et on était déjà démarchés par “les gros” !
MusiqueAlliance : C’est plus le destin qu’un accident au final ? (rires)
Fauve : ouais (rires) un mix des 2 […]
MusiqueAlliance : Quelles sont vos influences ?
Fauve : ça vient du hip pop, des trucs à l’ancienne du genre Sugarhill Gang où le principe n’est pas que de la musique, ça vient de la rue y’avait un big maker, un qui s’occupait de la prod, un rappeur principal un backeur, des tageurs des breakdancers … c’est venu de là mais on adapte on élargit mais c’est complexe… si tu poses la question au vidéaste il va te parler de vidéo de réalisateurs, le musicien : de jazz hip pop rock etc… l’influence…c’est peut être mégalo de dire ça mais c’est nos vies au final (rires).
MusiqueAlliance : Et pour le futur, pourquoi pas vous lancer dans le bande originale de film ? on le ressent dans les clips c’est comme des courts métrages …
Carrément pourquoi pas c’est un truc qui nous parle beaucoup et il y a des gens à travers notre éditeur qui nous ont dit que tel et tel réalisateur aime bien l’univers, on les a donc rencontré… Adapter de la musique sur des textes ou de l’image… c’est le contraire de ce qu’on fait aujourd’hui et ça serait un beau projet ….
MusiqueAlliance : Dans quel registre musical vous pensez être ? Fauve c’est quoi ?
Fauve : un truc bizarre qui ressemble à nous (rires)
MusiqueAlliance : Dans les bacs ?
Fauve : on a le luxe de pas avoir à se poser la question d’où on va être rangé dans les bacs … c’est atypique, ça pose problème aux mecs de la FNAC (rires).
MusiqueAlliance : Après tout pourquoi vous ranger dans un tiroir ?
Fauve : faudrait un rayon que pour Fauve, les 3 albums d’affilé (rires)
Tous nos remerciements à Fauve, ainsi qu’à l’organisation de l’événement pour nous avoir permis de faire cette interview.
Texte de Pascaline.