Cela faisait de longues années, que nous n’avions plus de nouvelle d’eux… On pensait le groupe terminé, que Chapitre V – Drama serait le clap final de la carrière d’un des groupes icône de la scène under-core française…
On se disait, il y peu, qu’à l’heure où les groupe contestataires et engagés – Tagada Jones, Mass Hysteria, Lofofora, Bal des enragés et autres No One is Innocent pour ne citer qu’eux – trustent la scène Metal française, EDC manque terriblement … Mais les voilà, enfin, de retour !
L’objet : Digipack cartonné, simple, le nom du groupe sur fond noir. Dedans, un mini poster plié avec les paroles au dos en guise de livret, pas de line up, pas de remerciements, les infos légales et basta ! EDC est toujours un groupe de l’Under dans le fond et dans la forme.
Sur le Poster toutefois, une info : ils ne sont plus que 5 :Clément & Shiro ne seront pas de cette aventure. Arsène sera seul au chant.
Du coup un peu d’appréhension au moment d’appuyer sur Play. Céleste, morceau d’ouverture, ne mettra que quelques mesures pour dissiper tout les doutes : EDC is still (- steel -) EDC. (« Revenir de loin, revenir du pire » )
Le morceau monte crescendo, chaque alternance pause/reprise fait mouche comme autant de direct dans les dents. Une savante alliance d’harmonies lourdes aux guitares et de puissance au chant fait mouche d’entrée.
Le dernier homme enchaîne comme un crochet à la foi « On se tuera jusqu’au dernier, pour un Dieu imaginé, pour une modique somme, On se tuera jusqu’au dernier homme », la musique compacte et massive fait office de fondation puissante où s’appuient les textes montant aux créneaux .
Au détour de Rat des Villes , chanson d’amour vache à l’intention de leur « Paname City » nous rappelle qu’ EDC est un groupe Urbain. Si le Rap contestataire est mort, il existe encore une scène qui hurle sa rage depuis la rue.
Or Astral viens apporter sa dose d’optimisme « La vie est un chef d’oeuvre ». Les guitares s’y envolent haut, toujours plus haut, comme pour remettre debout le dernier des plus-bas-que-terre. L’art est grand y fera écho, rappelant que du fin fond de la rue, les arts on le pouvoir de t’évader de n’importe quel Ghetto.
Le Roi est mort viens puiser dans les racines d’un hardcore Old Scool. Le fantastique final, lourd à souhait, semble voué à faire trembler les bases de notre « système » – pyramidal – ?
Sur les murs voit le retour de Shiro le temps d’un morceau. Dynamique, puissant, un vrai appel au Mosh ou au trip seul sur sa chaise, à danser dans les rues. « Sur les murs de ma Ville, j’ai marqué EDC, De mon cœur et sur scène, j’ai scandé EDC »… Shiro nous rassure, il est et sera toujours un membre d’ EDC. On attendra ton retour mec, t ‘inquiètes pas et prends ton temps 😉
Dans la foulée, viens Mélasse, matière visqueuse dans laquelle s’englue la « classe moyenne » , et son ouverture intense. L’ivoire de l’OS viendra clôturer cet album de façon plus mesuré en guise de générique de fin. EDC fait ici preuve d’une grande finesse dans sa seconde partie pour qu’on puisse se poser et « Regarder l’horizon plutôt que la fosse » .
Cet album sent la rue, le bitume et le béton. C’est du EDC pur jus. Il sent la douleur. Constat de notre époque, il ouvre toutefois la porte à une note d’espoir à l’attention de ceux qui se bougerons le cul pour faire changer au moins leur monde.
Enregistré par Sylvain Masure (Eths, Mass Hysteria) et mixé / masterisé par Chris Harris ( Hatebreed, Madball) la production est impeccable, le son est gros, la prise de son direct in your face.
Cette nouvelle page de furia urbaine jouissive est faites pour être écoutée très forte et semble taillée pour le live. Il nous tarde de la voir sur la scène.
L’album est disponible chez VERYCORDS. Texte de Jeremy Begoin.