De nos jours, on a un peu trop tendance à utiliser le terme « Rock’ n’Roll » pour tout et n’importe quoi, au point de parfois en oublier son véritable sens… Heureusement, de temps à autres, quelques groupes sont là pour remettre les pendules à l’heure et nous rappeler que pour être « rock » il ne suffit pas d’avoir de jolis tatouages tout neufs et booster le son des guitares…
Né en 2008 à Hamilton, Ontario, des cendres de différents groupes canadiens « indépendants », Monster Truck s’est lancé dans l’aventure sans trop se soucier des codes dictés par « l’industrie du disque » et en décidant avant tout jouer une musique influencée par les groupes de hard rock, de punk et de classic rock qui plaisaient depuis toujours à ses membres fondateurs : Jon Harvey (chant / basse), Jeremy Widerman (guitare), Brandon Bliss (orgue) et Steve Kiely (batterie).
Finalement, ce qui avait démarré comme un projet « juste pour le fun », devient beaucoup plus sérieux en 2010 lorsque Monster Truck sort son premier EP autofinancé et produit par Gus Van Go & Werner F (The Stills, Preistess, Hollerado). Suivit, un an plus tard, par « The Brown EP » produit par Eric Ratz (Billy Talent, Cancer Bats, Three Days Grace) et signé sur le label Dine Alone Records. Ce second mini album présente deux singles « Seven Seas Blues » et « Righteous Smoke » qui entreront dans le Top 10 des radios rock canadiennes. Les fauves sont lâchés…
Fort de la maxime « Don’t F*ck With The Truck » qui va très vite contribuer à forger sa réputation, le groupe commence à donner de plus en plus de concerts. Leur tournée nationale avec The Sheepdogs affiche complet, alors qu’en en 2012, Monster Truck ouvre pour Slash, puis pour Deep Purple en Amérique du Nord.
De retour à la maison il est temps pour le groupe d’enregistrer un véritable premier album. En un peu plus de deux mois Monster Truck enregistre les 12 titres qui constituent le bien nommé « Furiosity ».
Produit, une fois de plus, par Eric Ratz, aux Vespa Studios de Toronto ainsi qu’aux Echo Mountain Studios d’Asheville, « Furiosity » montre l’énorme capacité qu’a Monster Truck pour assimiler quasi naturellement des influences allant du grunge au punk pour les faire se muer en bon vieux rock qui tâche. Le résultat est agressif à souhait… une véritable éruption de riffs doublée d’une performance vocale colossale de chanteur Jon Harvey. Pour ceux qui en doutaient encore, c’est désormais certains, ce putain de camion ne carbure pas au diesel mais bel et bien au super plus…
D’entrée, grâce à son refrain volcanique, le premier single « Sweet Mountain River » scotche tout le monde sur place… pas étonnant que cet hymne se soit hisser n°1 au Pays du sirop d’érable. Dans un style plus old-school/boogie-rock, « The Lion » entretient les bonnes vibrations, tout comme le génial « Old Train » ou « Power of the People » dont la furie du texte n’aurait pas dépareillé sur un album de Rage Against The Machine.
Joué et répété pendant plus d’un an avant d’être finalement enregistré, « For The Sun » frôle la perfection, dans un registre certes plus lent mais tout aussi intense. A l’opposé, « My Love Is True » a été intégré à l’album à la toute dernière minute et révèle une facette plus profonde de Monster Truck, un autre exemple brillant des multiples talents du groupe.
A l’écoute d’un tel disque, il est clair que la musique de Monster Truck ne peut pas laisser insensibles les amateurs de rock authentique.
En Angleterre Metal Hammer, Kerrang!, Rocksound et le tout puissant Classic Rock ne tarissent pas déloges pour le groupe d’Hamilton, alors que « Sweet Mountain River » hante les ondes de Total Rock, Kerrang Radio, XFM et Team Rock Radio.
En Allemagne, c’est Metal Hammer qui compare Monster Truck au Black Label Society de Zakk Wylde, tandis que Rock Hard site pêle-mêle Deep Purple, Black Stone Cherry, Down, Audioslave et (encore) Black Label Society, comme points de références.
Gageons que bientôt, la France saura elle aussi saluer Monster Truck et son « Furiosity » à leur juste valeur…
Monster Truck : Jon Harvey (chant / basse), Jeremy Widerman (guitare), Brandon Bliss (orgue) et Steve Kiely (batterie)