C’est le vendredi 28 mars 2014 que Keziah Jones viendra à l’Atelier au Luxembourg.
Cinq ans après Nigerian Wood, Keziah Jones revient avec un projet personnel et politique sous les traits d’un super-héros afro, Captain Rugged, son double loufoque et engagé.
Nigérian, afropolitain, universel, Captain Rugged a beaucoup à nous conter sur l’Afrique d’aujourd’hui, continent moderne, urbain, en mouvement. C’est le chaos génial de Lagos qui l’a enfanté, entre ghetto et gratte-ciels. Il s’y faufile d’un tir d’aile, équipé d’une cape en ankara (étoffe bariolée made in Nigeria) et secoue le monde de ses beats rageurs : “Here I come, an Afro Super Hero, Captain Rugged”, souffle Keziah. Son Afronewavese pose sur le fil de ses révoltes : un album-manifeste, forcément.
« Ce personnage, ça fait 10 ans que je le mûris dans ma tête. Cette histoire de super-héros est une satire sur le pouvoir, la politique et la magie. Je raconte l’épopée des réfugiés, de l’immigration et l’exile ! », appuie Keziah Jones. « D’où mon envie de montrer ces personnalités comme particulièrement “rugged”, robustes : ce sont des survivants. Donc des super-héros. Des Supermen africains. C’est mon ambition avec cet album. »
Des accents engagés qui convoquent la mémoire de Fela Kuti, son compatriote, grand défenseur de l’africanité, embastillé plusieurs fois pour avoir nargué la dictature nigériane. « De Fela, que j’ai rencontré l’année précédent sa disparition, j’ai retenu qu’il était nécessaire de créer de la musique qui raconte directement la réalité. »
C’est ce retour au pays natal qui a permis à Keziah Jones de laisser éclore Captain Rugged. Un avatar plus puissant, plus fort en gueule, plus affranchi.
Keziah Jones prend le pouls des relations Nord-Sud. « La modernité de l’Afrique post-coloniale, c’est ce que je souhaite montrer, loin de l’image souvent véhiculée par l’Occident d’un continent dévasté par la famine et/ou la guerre. Je parle d’une Afrique urbaine, jeune : 20 millions de personnes vivent à Lagos ! La culture contemporaine africaine est désormais une réalité, notamment au Nigéria. Aujourd’hui, la vivacité de la culture africaine est avérée, nourrie par la diaspora. »
Sa musique, le Blufunk, est comme toujours à la croisée des chemins. Elle mélange une attitude punk-funk à des rythmes de musique africaine. Enregistré entre Londres et Paris, mixé à New York, l’album Captain Rugged laisse affleurer aussi des sonorités psychédéliques : « George Clinton qui partage un joint avec Fela », résume-t-il. C’est plutôt engageant…
Keziah Jones sera de retour à l’Atelier à Luxembourg, vendredi 28 mars 2014. Ouverture des portes à 20h00. Billets d’entrée disponibles sur le site www.atelier.lu ou dans tous les points de vente habituels.